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La restauration d’instruments anciens

Redonner leur sonorité aux grands instruments du passé est le but de mon travail. La sonorité d’un instrument, ce qui est sa spécificité et son identité propre, doit être restaurée au même titre que la caisse qui la produit.

La restauration d’instruments anciens est un travail complexe car il fait appel à des savoir-faire et techniques qui vont varier d’un instrument à l’autre ou d’une époque à l’autre, du type d’instrument, des matériaux qui le composent, en somme, tout ce qui fait sa spécificité.

Diagnostic d'une restauration

Identification de l'instrument

Avant de commencer tout travail de restauration, l’instrument sera étudié très précisément sous toutes ses coutures. Dans un premier temps, il faut identifier l’instrument, le dater, le situer géographiquement, en trouver l’auteur ou s’il n’est possible de le retrouver, identifier l’atelier, le style ou l’influence. Cette étape est primordiale pour la suite des travaux.
Dans un second temps, on va recenser les parties originales, celles qui ont été modifiées, les pièces manquantes, on va essayer de déceler des restaurations précédentes s’il y en a eu.

Diagnostic

Lorsque l’instrument est identifié, il faut ensuite établir un diagnostic très précis de l’état de l’instrument. On analyse son état général pour déceler la présence de déformations, de décollage, de fentes ou de fractures. On teste aussi sa jouabilité, sa sonorité s’il est possible de le faire. Toutes les côtes de l’instrument sont soigneusement notées, des photos de tous les détails de construction sont prises, accompagnés de croquis si besoin. Tous les matériaux qui composent l’instrument sont aussi relevés.

Recherche

Le travail de recherche est souvent le plus long, mais le plus intéressant. Il faut en effet retrouver tous les documents possible sur l’instrument et de son auteur, son époque de fabrication, les techniques utilisées, les influences esthétiques s’il y en a. On essayera de constituer tout un dossier de documents et d’images d’instruments du même auteur, du même atelier ou de la même époque qui serviront de référence pour la suite du travail. Ce travail précieux peut être réaliser en s’appuyant sur des bases de données existantes telles que des Bibliothèque, musées, des archives des luthiers, etc…

Authenticité et réversibilité d'une restauration

Avant de démarrer tout travail, il faut bien réfléchir au bien-fondé de la restauration et aux raisons qui poussent son propriétaire à la réaliser. Cet instrument doit-il et/ou peut-il être joué après restauration? Est-ce juste une restauration esthétique ? Dans tous les cas, il faut se demander si la restauration totale sera judicieuse, ou si elle ne dénaturera pas l’instrument.

Authenticité

Une restauration n’est pas seulement esthétique, elle peut être aussi acoustique si l’instrument est destiné à être joué. La sonorité d’un instrument, ce qui est sa spécificité et son identité propre, doit être restaurée au même titre que la caisse qui la produit. Chaque instrument est unique et doit le rester, il faut donc conserver toute l’authenticité et le caractère de chaque œuvres d’art.

Lorsque l’on entame un tel travail, on se retrouve confronté à des choix parfois cornéliens et il faut trouver un équilibre convenable entre ce qui doit être restauré et ce qui doit être conservé en l’état. En effet parfois une restauration peut ne pas être judicieuse si elle peut faire courir un risque de créer un dommage supplémentaire.
Si une pièce primordiale est manquante (chevalet, clé, décor, bouton), il est évident qu’on peut déontologiquement la remplacer en s’attachant à rester dans le style esthétique de l’auteur ou de l’époque. Si par exemple des “pistagnes” sont manquantes, il faut les refaire comme à l’original. Par contre, on ne change pas une pièce, même brisée, si on en possède tous les morceaux.

Il ne sera pas non plus nécessaire de refaire un vernis à neuf, ce qui sera totalement anachronique compte-tenu de l’âge de l’instrument, les empreintes du temps passé font aussi toute l’identité de l’instrument, racontent une partie de son histoire qu’il convient de conserver. On restaurera sa patine, sa teinte, en s’attelant à rester cohérent, et à ne pas transformer l’instrument.

Réversibilité

Enfin, il est important de réaliser une restauration qui soit réversible. Si besoin, le luthier suivant, qui opérera d’autre restauration dans l’avenir, doit pouvoir défaire ce qui a été restauré sans causer de dommage.

Discrétion d'une restauration

CONCLUSION

La restauration d’un instrument ancien n’a rien à voir avec une maintenance. Le restaurateur doit prendre la mesure de son travail et surtout faire preuve de beaucoup d’humilité. Son travail doit être discret, cohérent avec l’instrument et son époque de fabrication. Il doit s’appliquer à redonner à l’instrument son esthétique originale, à restaurer sa sonorité propre, mais son travail doit s’effacer devant celui de son auteur qui doit être respecter.
Ce travail de restauration nous offre, à nous luthier, la possibilité de collecter de nombreuses informations sur l’histoire de la facture instrumentale, son évolution, sur les modèles, les méthodes de montage, les différences caractérisant les maîtres luthiers et les grandes écoles. Tout cela nous est d’un précieux concours dans nos missions d’expertises et bien souvent influence notre travail et nourri nos connaissance et notre expérience.

VOUS SOUHAITEZ RESTAURER UN INSTRUMENT ?

Vous possédez peut-être un instrument de musique ancien en mauvais état et que vous souhaitez voir revivre, entendre sonner ? Contactez moi ou venez à l’atelier, je vous y accueille tous les jours, ainsi nous pourrons voir ensemble ce qu’il serait judicieux de faire et je pourrais vous établir un devis. 

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